cilima station : un média culturel qui respire la jeunesse

Cilima Station : un média culturel qui respire la jeunesse

Cilima Station est un média digital, alternatif et indépendant qui a vu le jour en 2020. Créé par des jeunes passionnés de Blida, le contenu qualitatif qu’ils proposent autour de la pop culture est aussi riche que diversifié.

PAR DELLOULA MORSLI

Tout a commencé durant la pandémie de Covid-19 dans la ville des roses. Deux amis, Nadjib et Raouf, amoureux de cinéma et de culture populaire, décident de lancer une page sur les réseaux sociaux afin de partager leur passion. « Nous nous sommes rendu compte qu’il était difficile d’avoir accès à l’actualité autour de la culture algérienne et du cinéma en particulier.

Nous souhaitions partager le peu dont on était au courant », déclare Nadjib. C’est le format audio qui est privilégié au départ. Puis, au fil des semaines, les médiums se diversifient (podcasts, capsules et entretiens vidéo), ainsi que les formats et les concepts. La culture populaire nationale et internationale est au cœur des contenus publiés par l’équipe de Cilima Station, qui s’est agrandie depuis, avec l’arrivée de Mohamed, Rami et Wassim.

Cette bande d’amis qui n’ont reçu aucune formation artistique ou journalistique, ont réussi, grâce à leur volonté et leur amour pour la culture, à mettre en place un média alternatif de qualité. Spécialisé dans le cinéma, on s’y intéresse également à la bande dessinée, les dernières séries en vogue et les sorties littéraires.

On citera à titre d’exemple les entretiens menés avec des réalisateurs de films en marge des festivals tels que les rencontres cinématographiques de Béjaïa ou la dernière édition du
festival de Cannes. Soucieux de vulgariser les différents métiers des arts, ils donnent
également la parole aux producteurs de cinéma, auteurs de romans, storyboarders, etc.

De par cette diversité, le média est présent sur une multitude de plateformes: Instagram, Facebook, TikTok, Spotify, Apple podcasts, Google Podcasts, Pocket Casts, Youtube, X ou encore Letterboxd, un réseau axé sur le partage d’opinions sur le cinéma. Autre point à relever, Cilima Station s’exprime essentiellement dans le dialecte algérien, la derdja, une manière d’affirmer leur ancrage dans le paysage culturel algérien.

Nadjib Adda, co-fondateur de Cilim Station : «Aucun de nous ne vient du monde du cinéma»

Nadjib Adda est né en 2000 dans la ville de Mouzaïa. Il est actuellement étudiant en biologie et écologie des milieux aquatiques à l’université de Blida. Passionné de cinéma et de photographie aérienne, il crée en 2020 le média culturel Cilima Station.

Cilima ?

Oui (rires), « Cilima » est un mot bien à nous pour désigner le septième art. C’est aussi le mot qu’on utilise lorsqu’on veut qualifier quelque chose de bien. Evidemment, notre éventail est plus large, nous parlons certes de cinéma mais aussi de séries, de littérature, de bande dessinée…

Racontez-nous un peu vos débuts…

C’était durant la pandémie de Covid-19, l’envie de partager ma passion pour le cinéma et la pop culture était présente et le projet se dessinait dans ma tête… Avant je filmais dans l’appartement familial et comme j’avais très peu de matériel audiovisuel, j’ai vendu ma Playstation 4 pour acquérir un micro et une carte son. Aujourd’hui ça va beaucoup mieux.

Avez-vous rencontré des difficultés dans votre démarche ?

Oui, essentiellement un souci de légitimité. Aucun des membres de l’équipe de Cilima Station ne vient du monde du cinéma ou du journalisme. Du coup, on nous demandait souvent qui on était, d’où on sortait (rires), surtout l’ancienne génération, qui a encore du mal avec les métiers du digital, mais on les aime quand même (rires).

Quelles sont vos futures aspirations ?

Personnellement, je souhaite passer derrière la caméra et me mettre à la réalisation de films. C’est un désir que je porte depuis longtemps et mon implication dans Cilima Station m’a ouvert beaucoup de portes dans ce sens. Nous voulons aussi créer un site internet pour fluidifier l’accès à nos contenus et entamer un travail d’archivage qui nous tient à cœur.

D. M.

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