Après une augmentation conséquente et régulière des exportations gazières de l’Algérie vers l’Italie, celle-ci lorgne les énergies nouvelles et renouvelables et les opportunités qu’offre le marché algérien en la matière.
PAR ABDELLAH B.
Une semaine après la réunion énergétique de haut niveau entre l’Algérie et l’union européenne, le PDG du groupe italien Eni, Claudio Descalzi, s’est déplacé en fin de semaine en Algérie pour aborder avec le ministre de l’énergie et des mines Mohamed Arkab le dossier de l’hydrogène vert et l’investissement dans la production des énergies renouvelables.
D’après le communiqué du ministère de l’énergie et des mines, les discussions « ont aussi
porté sur les projets en cours entre les deux compagnies dans le domaine des hydrocarbures, de l’hydrogène et des énergies nouvelles et renouvelables, ainsi que sur les opportunités d’investissement pour l’augmentation de la production et des exportations », lit-on dans le communiqué.
En fait, l’Algérie s’apprête à la mise en application de son programme de production de l’hydrogène vert, destiné essentiellement à l’exportation. Elle est en phase de pourparlers avec de nombreux acteurs internationaux dans ce domaine qui ont déjà affiché leur intérêt. Parmi ces acteurs étrangers figurent le groupe italien Eni qui a déjà signé un protocole d’accord avec la compagnie nationale Sonatrach pour le lancement de projets dans ce domaine.
Outre l’hydrogène vert, un autre dossier s’est invité également sur la table des discussions, il s’agit de la décarbonation, où l’Algérie s’est lancée dans une vaste programme qui s’étalera jusqu’en 2030 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les champs et les complexes énergétiques du pays.
Sur ce sujet également, Eni s’est déjà engagé sur ce chemin en coopération avec Sonatrach en matière de captage et de stockage du carbone. En effet, dans cette nouvelle
ère qui s’annonce très rude en matière d’accès aux ressources de l’énergie, soit nouvelle ou traditionnelle, l’Algérie et l’Italie ont réussi à consolider leur coopération énergétique. Une coopération qui s’est traduite sur le terrain par de nombreux investissements d’Eni dans l’amont gazier en Algérie, ce qui a permis à l’Italie de se mettre à l’abri de la crise gazière qui touche le continent européen et qui risque de s’aggraver davantage prochainement en raison de l’offre réticente de la part des pays producteurs.
Sur ce plan, l’Algérie s’est engagée envers l’Italie pour une augmentation des exportations gazières de l’ordre de 9 milliards de m3 vers 2024. Soit un fonctionnement optimal du gazoduc Transmed qui est d’une capacité de transport de 32 milliards de m3. Enfin, l’Algérie, à travers son plan de diversification de sa production énergétique, gaz, hydrogène, électricité, dont un projet d’interconnexion électrique entre Alger et Rome en phase d’étude, vise à renforcer sa position sur le marché énergétique européen et permettre à l’Italie également de devenir un hub énergétique pour l’Europe.
A. B