Dans la conjoncture actuelle, les positions des personnalités publiques sont scrutées à la loupe, y compris le recteur de la Grande Mosquée de Paris. La recrudescence du conflit israélo-palestinien ne laisse pas ces personnalités indifférentes. Cependant, l’alignement à un récit ou un autre fait réagir. C’est ce qui s’est passé avec le recteur de cette institution de l’islam à Paris.
En effet, Chems-Eddine Hafiz a provoqué un véritable tollé en Algérie. Ses déclarations ont suscité la colère croissante de nombreux citoyens. Lors de son passage dans une émission sur la chaîne BFMTV, aux côtés du grand rabbin de France, Haïm Korsia , le recteur de la Grande Mosquée de Paris avait affirmé se battre pour que l’antisémitisme « ne passe pas par les mosquées françaises ». Chems-Eddine Hafiz qui s’est également plus ou moins aligné sur la position de la France sur ce conflit, a déclenché une vague de condamnation sur les réseaux sociaux. Les internautes sont allés jusqu’à demander sa destitution pour ne pas avoir suivi la position de l’Algérie concernant le conflit.
Les explications du recteur de la Grande Mosquée de Paris
Quelques jours après ses déclarations sur BFMTV, le recteur de la Grande Mosquée de Paris s’est expliqué dans une interview accordée au journal TSA. Il a d’emblée estimé que la seule solution pour ce conflit est la création d’un État palestinien. Répondant indirectement à ses détracteurs, le recteur de la Grande Mosquée de Paris a également réaffirmé son attachement à la paix. « Dès le dimanche 8 octobre, j’ai publié un communiqué pour demander que les armes se taisent », a-t-il souligné en ajoutant « qu’il était urgent d’agir pour réclamer la protection de toutes les populations civiles et la libération des otages ».
Pour le recteur, sa position est claire et son soutien au peuple palestinien ne souffre d’aucune ambiguïté. Il déclare : « Mes craintes allaient notamment vers la population gazaouie qui est enfermée dans cette prison à ciel ouvert et qui allait subir des bombardements intenses et meurtriers. C’est pourquoi, j’ai appelé à une levée immédiate du blocus de la bande de Gaza et à l’accès d’une aide humanitaire au profit des Palestiniens ».
Revenant à l’émission à laquelle, il a participé, Chems-Eddine Hafiz soutient qu’il a voulu délivrer un message de paix. « J’ai donc accepté de participer à une émission de télévision sous le signe de l’appel à la paix. La paix est une valeur fondamentale de l’islam et je me dois de la prôner, en toute situation, depuis la Grande Mosquée de Paris« , déclare le recteur en ajoutant que « cet appel résonne dans un contexte critique en France. Des forces sont à l’œuvre pour tenter d’y importer la guerre du Proche-Orient, pour diviser la société, opposer les appartenances religieuses et, en particulier, incriminer les citoyens musulmans de tous les maux ». Le recteur explique donc sa position, et affirme indirectement qu’il est le recteur d’une moquée en France et que ses déclarations sont surtout destinées aux musulmans de France.
Source : Maghrebe