interdiction de l’enseignement du programme français: deux ministres s’expriment

Interdiction de l’enseignement du programme français: Deux ministres s’expriment

Après la polémique soulevée par la décision prise par l’Etat d’interdire  l’enseignement du programme français dans les écoles privées à partir de cette rentrée 2023-2024, deux ministres, à savoir celui de l’éducation nationale, Abdelhakim Belaabed, et son collègue de la communication, Mohamed Lagab, se sont exprimés, samedi, sur les raisons de cette interdiction.

Le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belaabed, a d’emblée souligné que « ces écoles doivent obéir aux lois et à la réglementation du programme national d’enseignement.

«Toutes les lois dictent l’obligation d’enseigner exclusivement le programme national dans ces établissements. Ce sont des dispositions de loi. Un programme national c’est la culture d’une société, son histoire, son identité et tout ce qu’elle porte comme valeurs et ceux qui la caractérise », a expliqué le ministre.

Belaabed a également expliqué qu’ « il y a un petit groupe d’écoles qui s’est inscrit dans une marque pédagogique étrangère non autorisé par nos institutions et lorsque l’inspection générale du ministère l’a découvert, on a demandé à ces établissement de se conformer à la loi et ils étaient au rendez-vous ».

«Je déplore que d’autres dimensions et interprétations soient données à cette affaire, comme si on ciblait une langue. Ce qui est faux ! Nous appliquons la loi », a-t-il ajouté.

« Nous ne ciblons aucune langue »

Le ministre a expliqué que l’objectif est que ces établissements travaillent dans le cadre de la loi.

«Nous ne ciblons aucune langue, ni aucun programme étranger, nous sommes même entrain de promouvoir l’enseignement des langues étrangères dans le programme national et nous aspirons même à enseigner davantage de langues car c’est un acquis pour le système éducatif national », a-t-il soutenu.

Le ministre a assuré, dans ce sens, que « tout ce qui est dit ça et là est faux ». Belaabed a affirmé que l’affaire concerne plutôt « l’application des lois de la république à des établissements relevant de la république et exerçant suivant un agrément qui les oblige à se conformer aux programmes d’enseignement du programme national exclusif ».

Intervenant à la même occasion, le ministre de la communication, Mohamed Lagab a estimé, pour sa part, que « ce sont des programmes étrangers dans une école algérienne » et que « ces écoles privées sont algériennes ».

«Es-ce qu’on nous laissera, nous, dans des pays étrangers, enseigner les programmes algériens sans qu’il n y ait d’accord ? Certainement non ! », a argumenté Lagab.

« Vous avez surpris l’Etat et l’Etat vous a surpris »

« Nous avons des conventions avec des pays étrangers, et ils sont entrain d’enseigner de façon clair leur programmes, mais les écoles privées se sont des écoles algériennes, et suivant les lois de 2005 et 2008, elles sont obligées d’enseigner le programme algérien », a ajouté encore le ministre expliquant que ce qui s’est passé est que durant des années, il y avait perte de l’autorité de l’Etat et elles ont profité de ces circonstances pour enseigner des programmes étrangers.

« Aujourd’hui l’Etat a retrouvé son autorité et elle les a obligé à exercer de manière légale », a-t-il affirmé tout en assurant avoir suivi les réactions des parents d’élèves et de responsables de certains établissements et que le seul problème pour eux a été l’effet de surprise. « Oui, vous avez surpris l’Etat et l’Etat vous a surpris. Maintenant, vous allez travailler de manière légale, c’est tout ! ».

Le ministre de la communication s’est, lui également, exprimé au sujet de l’enseignement des langues, soulignant que « les langues étrangères sont présentes à l’école du primaire jusqu’à l’université » et que ces dernières ont été confortées davantage cette année avec l’anglais.

«Tous les pays du monde se concentrent sur l’anglais, où est donc le crime si l’Algérie renforce son système éducatif et son système universitaire en enseignement dans les trois langues, à savoir l’arabe, l’anglais et le français ? », s’est-il interrogé non sans répondre qu’il s’agit plutôt « d’un acquis pour l’école algérienne et l’Algérie en général ».

Le résultat, a-t-il assuré, « on le verra dans 7 ou 10 ans ». « Lors des rencontres internationales, sur la médecine, l’agriculture, l’industrie, le tourisme…les algériens sont toujours exclus des interventions, des décisions et des bénéfices de ce qu’offre la scène internationale à cause du facteur linguistique », a-t-il fait remarquer  assurant qu’avec les nouvelles orientations, l’Algérie prendra sa place au plan régional et international.

                                                                                                        S. LESLOUS

Retour en haut