PAR NABIL MANSOURI
La consécration du caractère social est un principe qui est placé en tête des priorités de l’État. C’est ce qui ressort de la présentation hier, par le premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, de la déclaration de politique générale du gouvernement, devant l’APN et en présence des membres du gouvernement.
Exposant la situation des finances publiques, le premier ministre a fait savoir que les dépenses budgétaires ont augmenté de 52%, atteignant les 14.700 milliards DA, rappelant que cet effort en matière de dépenses budgétaires « vise à préserver le pouvoir d’achat du citoyen et soutenir les conditions de la relance économique durable ainsi que d’encourager la dynamique de la croissance ».
Malgré le fait que cet effort budgétaire a permis d’appuyer la relance économique, notamment à travers la levée du gel sur les projets bloqués et la création d’autres, pour un montant global de 1273 milliards DA, une grande partie de ses dépenses est également consacrée aux transferts sociaux.
Evoquant le contexte international, géostratégique et économique et les difficultés enregistrées en matière de commerce international, ainsi que les changements climatiques extrêmes qui ont impacté le secteur agricole et forestier, Benabderrahmane a souligné que « le gouvernement a pu s’adapter aux changements intervenus sur la scène internationale avec la souplesse nécessaire ».
Ceci à travers, a-t-il poursuivi, l’adaptation des politiques publiques au contexte international en optant pour des politiques proactives qui ont permis de renforcer la résilience de l’économie nationale et de poursuivre la politique sociale de l’Etat.
Consolider la cohésion sociale
Ainsi, cette politique sociale vise à réduire les inégalités économiques et accroître les opportunités d’éducation, de formation et d’accès aux soins de santé pour tous les citoyens, mettant l’accent sur le caractère social de l’Etat qui demeure un principe structurant de l’action du gouvernement pour consolider la cohésion sociale.
Dans le cadre de la rémunération dans le secteur de la fonction publique l’augmentation a touché environ 2,8 millions de fonctionnaires et agents contractuels au titre de l’exercice 2023, pour les fonctionnaires des secteurs de la santé, l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur.
Pour ce qui est de l’allocation chômage, elle a été revalorisée de 13.000 DA à 15.000 DA, alors que l’opération de reconversion des contrats du dispositif d’activité d’insertion sociale (DAIS) en contrats à durée indéterminée à temps partiel a été parachevée, avec un total de 115.131 bénéficiaires, ce qui a permis de valoriser les salaires mensuels des personnes concernées, passant de 6420 DA à des salaires dépassant les 16.000 DA.
En matière d’aides sociales, le bilan du gouvernement fait ressortir la revalorisation de 10.000 DA à 12.000 DA de l’allocation financière octroyée mensuellement au profit de 314.181 personnes handicapées ayant un taux d’invalidité de 100%.
S’agissant de la protection et la promotion de la famille et de la femme dans le cadre du « fonds de la pension alimentaire », une dotation budgétaire globale de plus de 3 milliards DA a été dégagée en faveur des femmes ayant la garde légale des enfants issus du divorce, en plus de la prise en charge de plus de 2230 femmes en situation de détresse.
Par ailleurs et dans le cadre de l’amélioration de la prise en charge de la santé des citoyens, la formalisation du système de contractualisation entre les établissements de santé et les organismes de la sécurité sociale constitue une priorité du gouvernement. Dans le maintien de cette politique sociale, l’Etat prévoit de poursuivre son soutien social dans la prochaine loi des finances.
Intervenant en marge de la plénière consacrée à la présentation et au débat de la déclaration de politique générale du gouvernement à l’APN, le ministre des finances Laâziz Faïd a fait état de « mesures visant à améliorer le pouvoir d’achat des citoyens dans l’avant-projet de loi de finances pour l’exercice 2024, qui sera examiné en conseil des ministres, dimanche prochain ».
Concernant le budget de la loi de finances rectificative pour l’exercice 2023, M. Faid a exprimé sa « fierté » qu’il soit « le plus important dans l’histoire du pays », soulignant qu’une grande partie est consacrée à l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens, tandis qu’une autre partie est dédiée au financement des projets d’investissement.
Il est à noter que la politique sociale de l’Etat s’est concentrée sur l’accroissement du pouvoir d’achat des citoyens, l’amélioration de la prise en charge des populations vulnérables, la consolidation des systèmes de sécurité sociale et de retraite.
N. M.